Pyramides Noires 2019

Le RAC présent sur l’édition Trail Pyramides Noires 2019 qui a eu lieu le samedi 25 mai. Après les résultats du 22 K, le récit de Jean Claude QUEVALLIER sur le 110 K

Didier BRISSY2h19
Fanny MELKI3h01
Sabrina FOUQUET2h19
Saliha MESTROVIC2h24
Sophie DUFOUR2h50

« Ci-après une petite bafouille sur ma course de samedi 25. Difficile d’être concis pour parler d’une course de 110km. Je vous autorise à le publier sur le site et en assume l’entière responsabilité. 

Certain ont peut-être été surpris ou intrigués par mon attitude solitaire durant les entrainements de ces dernières (nombreuses semaines). C’est que je me préparai pour mon défi de l’année : les 110km du trail des pyramides noires.

D’autant plus concentré sur mon objectif que pour mes 60ans je m’étais promis d’effacer mon échec sur cette course l’année dernière, arrêté par une insolation aux 80km…

Petit descriptif rapide de la course (mais vous en saurez plus en allant sur le site du trail : http://www.traildespyramidesnoires-bassinminier.com/ ) : Le parcours lambine dans le bassin minier entre le bois des Dames à Gosnay jusqu’au carreau de mine de Oignies (30km à vol d’oiseau seulement…), en passant par des espaces verts insoupçonnés et bien sûr par toutes les bosses qui se présentent sur le parcours : terrils, collines ou simples buttes. Je tiens à mettre en garde les éventuels amateurs : c’est un parcours dur, cassant (au propre comme au figuré) avec des gros risques de chutes dans des passages parfois scabreux (surtout pour des organismes fatigués). Sauf à être d’un super niveau, je conseille les bâtons.

Sur la ligne de départ je rencontre Romuald AUBRY qui s’alignait pour la Niéme fois. Quelques mots d’encouragements et bientôt notre attention est prise par le briefing : sécurité, fairplay, respect du tracé, convivialité,…

Départ à 0h samedi 25, à la frontale, avec une météo très correcte. Pour ma part départ prudent, ma stratégie étant d’alterner course et marche dès le début (comme pour un 24 heures), stratégie facilitée par les goulets d’étranglement sur le parcours exigu dans le bois. La frontale éclaire bien : c’est un outil qu’il faut bien choisir car il faut voir à la fois où on met les pieds et voir les marquages et rubalises dans le noir complet !

Bientôt le premier terril monté dans le noir, pas le temps d’apprécier le paysage de lumières qui s’étend à nos pieds, puis c’est parti pour la base départementale d’Olhain (les collines, point culminant de la course). Ensuite on remonte plein nord pour le terril de Noeux les mines avec la piste de ski synthétique : les remontées mécaniques ne marchent pas et la descente se fait à pieds…

Transition vers les terrils jumelés de Loos en Gohelle. Ce faisant je fais connaissance de coureurs qui se trouvent avancer à mon allure. Peu à peu il se confirme que nous allons passer un bout de chemin ensemble. A partir de maintenant je parlerai de « nous ».

Le site des terrils de Loos que je connais particulièrement car il s’agit d’un de mes terrains d’entrainement (à 20min en trotting de mon bureau, ça fait partie de mes sorties sur mes poses déjeuner). J’y ai d’ailleurs fais mes séances de spécifique pour cette préparation dont une sortie de 4 heures… Le marquage devient nébuleux, et nous croisons des coureurs qui descendent puis remontent le parcours manifestement en quête de la sortie… En effet au milieu de la montée sur le terril le tracé bifurque pour un contournement et une redescente dans le bois pour une longue épingle à cheveux, puis nous attaquons la montée jusqu’en haut. Pas de chance aujourd’hui la vue, splendide par jour de bonne visibilité, est gâchée par la brume (on y voit normalement la crête de Vimy , le mont St Eloy, jusqu’aux monts de Flandres (Cassel, Kemmel,…) Lille et le mont St Aubert à coté de Tournai). A mi-descente, nous nous trouvons comme beaucoup avec des doutes sur la lecture du parcours : s’offrent à nous des balisages que nous avons déjà parcourus en arrivant. Pas de baliseur. A force de chercher (et aussi parce que je connais l’endroit), nous trouvons la suite, pour un nouveau périple sinueux dans le bois avant, enfin, de sortir par la passerelle qui nous fait franchir l’autoroute vers Lens. Nous avons passé près d’une heure sur ce site, dont environ trois quart d’heure à tournicoter en suivant un parcours alambiqué: nul doute que tout le monde n’a pas su, pu ou voulu parcourir la totalité du jeu de piste…

Direction le site du Louvre Lens où on nous promet un ravitaillement de première classe. Suivant les rubalises deux signaleurs stationnés dans le parc devant l’entrée du musée nous indiquent que le ravitaillement se trouve « par-là ». Plus de balises dans le parc, aussi nous suivons notre intuition pour contourner le bâtiment en quête de l’entrée du local du ravitaillement…, en vain. Renseignement pris auprès de promeneurs qui nous indiquent : « par-là », mais rien en vue. Un employé du site, nous confirme : « par-là », mais voyant notre scepticisme il se décide à nous accompagner (en marchant à sa vitesse) jusqu’à nous amener au visuel du ravitaillo … sous une tonnelle, qui n’a de prestigieux que le nom. Au passage nous constatons quelques petites flèches en bois lasuré marquées « 110km » du plus bel effet décoratif dans ce parc paysagé de standing, mais beaucoup moins visibles que les rubalises !!!

Un bon quart d’heure de perdu, mais le moral et la forme sont bien au vert, direction le point de contrôle des 85km (ou 89km selon les sources). Tours, détours, contours, du val Souchez à Liévin, blablabla, nous arrivons du point de contrôle du 89 qui est peut-être le contrôle du 85km (en vérifiant après coup ça dépend du document qu’on consulte….). Une demi-heure d’avance sur la barrière horaire nous consolide dans notre détermination à passer la barrière horaire suivante 17h15 aux 99km selon le plan de marche d’un coéquipier de circonstance. C’est reparti, course et marche pour une dizaine de km.

Après un « certain temps » je retrouve Corinne et Céline qui remontent le parcours à notre rencontre. Elles suivent notre alternance course et marche sans trop de difficulté en marche rapide (elles sont en pleines forme !). Pressées de questions sur la proximité du point de contrôle elles nous donnent des réponses évasives. Nous comprenons qu’elles ne veulent pas nous décourager car celui-ci a été reporté au point de ravitaillement plus loin… Céline nous signale notre passage au km 100 qu’elle a repérée sur son smartphone… Ça commence à faire long car dans notre tête nous étions partis pour un rush de 10 bornes pour assurer la barrière horaire et l’allure commence à faiblir. Nous approchons du point de ravitaillement, mais là : plus rien !

Le temps imparti qui nous était accordé étant dépassé (17h15 au 104km, et j’ai presque 18h de course à ma montre), les tapis de chronométrages sont remballés, la table de ravitaillement démontée, et des bénévoles chauffeurs de minibus de rapatriement, gentils mais seuls présents, se prennent toute la rancœur de coureurs chauds bouillants qui se voient arrêtés si près du but. Nous ne contestons pas le règlement, mais nous contestons que faute d’officiels et de chronos, notre avancée jusqu‘au km 104 ne sera pas enregistrée. Sur le tableau de classement, seul le passage au 85km est homologué.

Quant à notre ami Romuald il termine cette édition en 17h25,un grand bravo à lui et mon profond respect.

Un grand merci aussi aux bénévoles, et surtout aux élèves de l’IUT de Lens qui étaient répartis par binômes sur le parcours ou dans les ravitaillements. Je pense qu’ils suivent des études de gentillesse et d’empathie, à moins que ce ne soit leur nature, ce qui est encore mieux.

Merci aussi à toutes les belles personnes (belles dans leur têtes) que j’ai côtoyées, j’oublierai très vite les autres… « 

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